Extrait du livre « Campagne de 1940 » par Julien Fargettas – Éditions Tallendier 2001
Ce monument, en fait une nécropole militaire, a été érigé à l’initiative de Jean Marchiani, alors directeur départemental du service des Anciens combattants et Victimes de guerre. Après quelques difficultés, il réussit à convaincre les autorités de Vichy de procéder à une inauguration officielle du site. L’entreprise est ardue puisque le « Tata » a été érigé afin de rendre hommage au sacrifice des Africains morts pour la France en 1939-1940. S’inspirant de l’architecture « soudanaise », le monument est de couleur ocre rouge, cerné de hautes murailles, elles-mêmes flanquées à chaque angle de pyramides hérissées de pieux. L’inaugurer officiellement revient donc à rendre hommage à des hommes et à une culture peu considérées par le régime du maréchal Pétain, même si cette cérémonie s’inscrit dans la lutte que se livrent Vichy et la France libre pour le contrôle de l’Empire.
Surtout, au-delà du simple sacrifice, Jean Marchiani entend ainsi souligner, dès 1942, « l’abjecte barbarie allemande ».