Comme chaque année, la date du 11 novembre à Chasselay a été marquée par la cérémonie du souvenir au Tata Sénégalais. En 1940, deux cents soldats africains qui combattaient pour la France ont été abattus au château du Plantin, et cette nécropole unique en France rappelle ici leur sacrifice.
Après la cérémonie traditionnelle au monument aux morts de Chasselay, Madame le Maire, les anciens combattants et leurs porte-drapeaux, et l’harmonie se sont dirigés vers le Tata, où ils furent rejoints, à l’appel du collectif Africa 50 et de l’APAL (Association des Amis de la Présence Africaine à Lyon), par de nombreux africains vivant en région lyonnaise, par Madame le Maire des Chères, par un représentant de la municipalité de Villeurbanne, et par les Consuls de Côte d’Ivoire et du Togo.
Dans son allocution, Madame le Maire de Chasselay a notamment rendu hommage à Michel EVIEUX, inlassable et fidèle acteur de la mémoire du Tata, qui a coordonné avec son enthousiasme et sa compétence habituels l’ensemble de la journée.
Afin que ce moment de recueillement ne soit pas seulement un geste rituel, plusieurs initiatives ont marqué la nécessité de maintenir vivace la mémoire de ces étrangers, colonisés et à ce titre combattant aux côtés des troupes françaises contre l’occupant, et qui ont laissé leur vie loin de leur terre natale. Madame Véronique REVILLOD, vice-présidente de l’APAL, a remercié tous ceux qui, à titre individuel ou représentatif, avaient fait la démarche d’être présents. Reprenant le flambeau de son grand-père Louis T. ACHILLE, fondateur de l’association, elle a rappelé l’importance du devoir de mémoire, entretenu par les associations.
Les enfants et adolescents ont lu, à tour de rôle, de courts textes préparés par une animatrice correspondant d’Africa 50. La transmission du souvenir est ainsi en marche. Un poème sur le thème de la mort, écrit par le poète sénégalais Birago DIOP, fut également lu. Lever des couleurs, Marseillaise et dépôts de gerbes au pied de ces deux cents tombes ont conclu cette cérémonie, plaçant ce lieu au même niveau que les monuments aux morts de toutes les communes de France honorés ce jour-là.
La journée – ensoleillée – se poursuivit par des festivités permettant aux africains du Grand Lyon et à leurs amis de se retrouver dans une atmosphère conviviale.
Après un apéritif offert par la commune de Chasselay, un repas africain, cuisiné par l’association La Teranga, fut servi àprès de deux cents participants.
Reprenant la démarche initiée au Tata, les dessins actuels des enfants des écoles, sur le thème de cet événement tragique de la seconde guerre mondiale au plan local, furent montrés à l’assistance. Une saynète retraçant un épisode de l’histoire des Tirailleurs fut interprétée par son auteur, Christine Adjahi, et par Madame Christine ROUBIN – N’GAIDE. Une personne originaire des environs, Maggy BURNIER, qui, enfant, a vu de près les tirailleurs avant leur dernier combat, est venue témoigner.
Enfin, à l’occasion des trente ans de l’APAL, Jean-Louis ACHILLE a présenté un film rappelant l’historique récent et les projets de l’association.